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Les règles du jeu

Le dispositif pédagogique du data journalisme Lab de 2014 a été, comme en 2013, plus concentré que celui de 2012 (http://www.2012.datajournalismelab.fr/) :

• Public : 36 étudiants de première année de master de l’IJBA
• Durée : deux semaines + deux journées de lancement
• Réalisation des productions : du 19 au 30 mai 2014

Avant le lancement des deux semaines de production, les trois animateurs de la formation ont rencontré les étudiants :

le lundi 7 avril :

– Edith Rémond pour un cours introductif sur le data journalisme
– Alexandre Léchenet pour une présentation et une analyse de productions de data journalisme

le vendredi 11 avril :

– Suzanne Galy pour un présentation des sources de données et des caractéristiques et des enjeux de l’open data locale

Après quoi nous avons constitué les équipes de trois étudiants et établi un premier inventaire des sujets susceptibles d’être traités sur le datajournalismelab 2014. Un rédacteur en chef a été coopté par la promotion. Et les étudiants ont été invités à se documenter sur leurs sujets, définir des angles, constituer l’inventaire des données existantes sur leur sujet, procéder à une sélection éclairée ou collecter d’autres données pour constituer leur base. Commande leur a été passée d’un pitch de leur projet.

Comme l’année précédente, une grande partie des étudiants a commencé à énoncer des sujets et des angles sans se soucier de l’accessibilité des données relatives à leurs sujets :

– Les équipements culturels dans la CUB et les budgets communaux,
– L’hébergement d’urgence en Gironde,
– Les budgets 2013 des régions et les économies en cas de fusion

Malgré le cours introductif qui leur avait donné à voir et à comprendre des exemples de productions de data journalisme élaborées et convaincantes, les représentations visuelles envisagées initialement se réduisaient à des cartographies et peu de sujets étaient vraiment anglés. Plusieurs groupes projetaient finalement de produire des états des lieux chiffrés sur le sujet qu’ils avaient choisi.

Après les deux journées de lancement des 7 et 11 avril, les étudiants ont travaillé sur une autre production de l’école (BKL) et perdu manifestement de vue le datajournalisme. Nous avons donc conduit une nouvelle conférence de rédaction avec eux le 13 mai pour leur demander de préciser leurs pitchs et les inviter à boucler avant le début de la session de production le travail documentaire sur le sujet choisi.

La session de production s’est déroulée du 19 au 30 mai. Les étudiants ont rencontré le premier jour deux journalistes de Sud-ouest qui ont produit avec des données locales et sont venus leur expliquer très concrètement leur démarche et leur travail. Puis nous nous sommes plongés dans chacun des projets avec, comme toujours en pédagogie, de multiples va et vient, relectures partielles, discussions sur les angles et les sources, puis sur les choix éditoriaux.

A l’évidence les étudiants ont pensé au début qu’il suffirait de produire une belle visualisation et n’avaient pas du tout anticipé le temps qu’ils devraient consacrer à leurs jeux de données puis à l’enquête qu’il leur faudrait mener. Certains groupes ont eu des difficultés à travailler à trois et ont encore beaucoup de chemin à parcourir pour évoluer dans un environnement collaboratif. Plus étonnant encore pour des journalistes, leur enracinement dans l’actualité et ses débats était souvent défaillant.

Pendant la période de travail sur les données, plusieurs groupes se sont enfermés dans la cohérence de leur source et ont éprouvé des difficultés à se placer à la bonne distance. Leurs interrogations étaient manifestement dictées par la construction de leurs jeux de données. Deux groupes ont traversé un moment difficile en s’apercevant que les données invalidaient leurs hypothèses. Avant de comprendre qu’ils tenaient, justement pour cette raison, une information nouvelle et intéressante.

L’évaluation finale du Data Journalisme Lab 2013 a une nouvelle fois mis en évidence que le data journalisme est un registre éditorial spécifique qui fait appel à toutes les compétences du journalisme et exige de la rigueur. Cette session de formation a permis aux étudiants de progresser dans leur connaissance des sources d’information, leur approche critique de ces sources, les domaines de compétence des collectivités et organismes pourvoyeurs de données, le travail sur les chiffres et les statistiques, la notion d’angle, sa mise en cohérence avec l’information dont on dispose, la vérification de cette information, les techniques d’enquête et d’interview, l’écriture informative. Et le data journalisme, bien sûr.

Vous pouvez encore consulter les sites du datajournalismelab de 2013 et de 2012. Outre les productions des étudiants, vous y trouverez des documents visant à partager les expériences et la réflexion des nombreux acteurs de ce laboratoire autour d’un modus operandi de la formation au datajournalisme.